ALGÉRIE 2012
Mnémosyne, déesse de la mémoire et boîte de Pandore
​
C'est tout naturellement au travers d’un travail photographique que Sabrina Teggar jeune occidentale née d'une mère suisse et d'un père algérien choisira de mener une quête identitaire sur ses origines. Elle confrontera les souvenirs embrumés de son enfance avec l’Algérie du XXIe siècle.
​
Les images qu’elle réalisera sont empreintes d'une sincérité profonde et d’un regard résolument et délibérément non appréciatif. Malgré tout, les paradoxes, les contradictions, les tiraillements de ce pays nous sautent aux yeux.
​
Ce travail qui mêle les souvenirs d'une enfant et le regard d'une jeune femme, l’Algérie d’hier et celle d’aujourd’hui, l’Algérie religieuse et l’Algérie laïque, l’Algérie tournée vers le passé et celle calquée sur l’Occident, ce travail est avant tout un regard que Sabrina Teggar porte sur elle-même au travers des tensions propres à toute communauté, propres à la confrontation de deux cultures, propres à la mise en parallèles des souvenirs et de la réalité.
​
Elle a connu l'Algérie enfant quand elle allait voir ses grands-parents à El Asnam, ville détruite par les tremblements de terre des années 1950 et 1980, et renommée Chelif.
​
Par la suite, la situation politico-religieuse du pays lui en a interdit l’accès. Ce n'est qu'à l'âge de 30 ans qu’elle entreprend les démarches qui lui ont permis d’obtenir un passeport algérien, et ainsi accompagner son père dans sa famille et ajouter quelques pièces au puzzle de sa vie.
Christian Macota/ Boutographies